L’attentat du Petit Clamart est resté dans les annales de l’histoire, mais aussi dans la mémoire de l’industrie automobile comme étant le jour où les caractéristiques et les innovations techniques d’une voiture ont contribué à sauver la vie d’un président de la République.
La Citroën DS, un condensé d’innovations techniques
Nous allons essentiellement parler de ce modèle de véhicule de la marque française Citroën, car c’est bien à une Citroën DS et sa suspension hydraulique que le Général de Gaulle doit sa vie. Cette berline à long capot dotée d’un moteur 6 cylindres est commercialisée de 1955 à 1975. Il s’agit déjà à l’époque d’une voiture comportant de nombreuses innovations techniques comme la direction assistée, la boîte de vitesses assistée à commande hydraulique, le freinage assisté par des freins à disque à l’avant, le pivot de direction dans l’axe des roues…
Mais l’une des innovations technologiques les plus révolutionnaires, c’était évidemment cette fameuse suspension hydropneumatique qui assurait le confort de conduite, quel que soit l’état des routes. Elle est d’abord propre à la marque jusqu’en 2017 où d’autres grandes marques de véhicules comme AUDI ou MERCEDES ont récupéré le concept pour équiper leur propre modèle.
La suspension hydropneumatique de la DS a sauvé la vie du Général de Gaulle
Comme elle révolutionnait déjà le paysage automobile des années 50, la DS connut le succès dès sa sortie. À ce jour, environ 1 455 746 exemplaires ont été produits par les usines de la marque. Elle apparaissait rapidement dans des films culte comme les gendarmes de Saint-Tropez. Mais son heure de gloire, c’est lors de l’attentat du Petit-Clamart sur la personne du Général de Gaulle le 22 août 1962. C’était une DS immatriculée 5249 HU 75 qui a sauvé la vie du Général.
Au moment de la fuite, la Citroën DS avait un pneu à plat et un autre pneu crevé par balle. Elle empruntait en outre, une route en mauvais état et mouillée, et ce, à pleine vitesse. N’importe quelle autre voiture n’aurait pas fait quelques mètres avant de s’immobiliser dans ces conditions. Mais la DS a pu poursuivre sa route et mettre le président à l’abri grâce à la suspension hydropneumatique. Elle a rempli son rôle en compensant la crevaison et en maintenant l’équilibre entre l’essieu avant et l’essieu arrière de la voiture.
Les autres innovations qui ont sauvé la vie du Général de Gaulle
Bien entendu, il ne faut pas minimiser la présence d’esprit et le sang-froid du chauffeur, un gendarme nommé Francis Marroux qui a eu l’idée de rétrograder de quatrième en troisième pour booster la puissance d’accélération de l’automobile au moment de la fusillade. Cet exploit n’a été possible que grâce à la boîte de vitesses à commande hydraulique dont était équipée la DS qui permettait un rétrogradage à la volée. Il est important de souligner que si la voiture n’avait pas fait des tonneaux ou n’était pas partie en tête à queue, c’était sans aucun doute grâce au gros pivot de direction placé dans l’axe de chacune des deux roues qui permettait au chauffeur un contrôle total du véhicule.